Dans la grande famille du management, j’aborde ici le courage managérial. Selon moi ce n’est pas qu’un concept flou ou un mot surexploité sur les posts LinkedIn. C’est une réalité. Le manager « met de lui-même » dans son management au quotidien et il est censé donner son maximum pour faire progresser et progresser lui-même. Sans plus tarder, nous partageons 5 astuces pour développer le courage managérial.
Le sommaire
Dans cet article, je pars du principe que le courage managérial c’est :
- Exercer son leadership même lorsque cela pourrait causer l’insatisfaction ou la désapprobation d’une équipe ou de la Direction,
- Être en accord avec soi-même, ses ressentis et exprimer sa vérité tout en respectant celle de l’autre, même si cela dérange.
- Aller parfois à contre-courant, ne pas toujours suivre la tendance, lorsque par exemple elle est ressentie comme injuste.
- Embrasser l’échec et la difficulté.
Je pourrais continuer longtemps sur les caractéristiques qui définissent le courage managérial. Car au fond, chacun a son interprétation de cette notion. Mais la finalité est la même : voir son équipe s’épanouir, se révéler et performer. Pour mobiliser cette capacité, qui s’apprend et se travaille au quotidien, découvrez nos conseils (ou notre catalogue de formation).
Astuce 1 : trouver le consensus
Le manager fait un acte courageux chaque jour. Il prend des décisions pour s’assurer d’accompagner au mieux son équipe et d’en préserver la cohésion. Faire preuve de courage managérial implique de savoir écouter le consensus et le déployer s’il fait sens, mais aussi savoir comment assumer des décisions impopulaires (ou non). Dans tous les cas, à l’aune du choix, il faut savoir l’expliquer, donc y avoir réfléchi, cela fait partie du rôle, que ce choix soit consensuel ou non. Concrètement, c’est identifier les raisons du choix et leur némésis tout autant que les impacts des décisions réalisées pour réussir à en minimiser les potentielles externalités négatives et maintenir le dynamisme de l’équipe ou la confiance de la direction. C’est une affaire de paris, plus ou moins risqués, dont il faut chercher la maîtrise.
Astuce 2 : dire non quand il le faut
Au-delà de devoir pousser son équipe à atteindre les objectifs, le manager doit être capable de prendre des décisions parfois compliquées pour sa propre posture. Par exemple, il peut s’agir de réussir à challenger certaines décisions prises par la Direction en exprimant son désaccord, en proposant des alternatives et en agissant pour le bien de l’équipe sans craindre de perdre la confiance initialement accordée. Il doit pouvoir prouver sa loyauté auprès de son équipe afin de construire une relation de confiance. Il sera alors perçu comme quelqu’un qui se bat pour les intérêts de son équipe et in fine ceux de l’organisation. Vice et versa, s’il doit aller contre son équipe toujours pour le bien de l’organisation.
Astuce 3 : objectiver grâce à la vision
Il n’y a pas de manager sans équipe. C’est elle qui donne du sens au statut de manager. Ainsi il n’y a pas de courage managérial sans équipe à accompagner vers une direction. Oui mais laquelle ? Le courage survient si et seulement si le manager a une vision globale des objectifs, pour voir plus loin et se questionner sur ce qui est nécessaire pour l’entreprise et pour l’équipe, en se demandant notamment comment s’adapter à telle ou telle situation, comment parvenir à ses fins tout en évitant au maximum les « dommages collatéraux ». Et évidemment, plus cette vision sera claire, complète, basée sur le rationnel, plus il lui sera possible d’objectiver les potentiels débats, nourrissant sa confiance en lui. Ainsi, le manager est plus fort pour entreprendre et mener les différentes actions.
Astuce 4 : s’interroger régulièrement
S’interroger sur la façon d’exercer son management est une rare / vraie expression de la fameuse « prise de recul ». Cette faculté permet d’analyser les dysfonctionnements et établir des solutions pour y remédier. Reconnaître ses erreurs et accepter les remarques de ses collaborateurs permettent aussi d’améliorer la manière de driver et d’anticiper les éventuelles tensions. Être courageux, c’est ne pas négliger l’importance de questionner les collaborateurs afin de recueillir du feedback, pour arriver à se remettre en question. L’écoute active permet aussi de mieux anticiper les besoins et les attentes des membres de son équipe.
Astuce 5 : être critique
Un manager dit « courageux » est souvent doté d’un esprit critique. Il examine et il vérifie attentivement une information, une décision ou situation. Faire preuve de courage managérial c’est savoir que certaines décisions ne sont pas toujours les plus judicieuses et le faire savoir en mobilisant son esprit critique, l’assertivité, sa réflexion et sa capacité de conseil. Il faut toujours garder en tête que personne n’est parfait et que les managés de managers et les managers de managers peuvent aussi se tromper.
La conclusion
Comme l’a dit Goerg Brandes, littéraire Danois, « Il faut du courage pour avoir du talent ». C’est ce courage qui va déterminer le fait d’être un très bon manager ou le fait d’en avoir simplement le titre. C’est lui qui suscitera la confiance et l’engagement des équipes et qui fera la différence entre les managers respectés et les autres. Il faut du courage pour en avoir et là réside le sel de la fonction qui fait naître la passion.